L’urologue est essentiellement connu pour son intervention lors d’infections de l’appareil urinaire chez la femme et l’homme, ainsi que dans l’appareil génital et reproducteur masculin. Toutefois, ce professionnel peut également intervenir, comme le rappelle Jean-Pierre Giolitto, dans le cadre de l’endométriose. Explications.
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie qui se caractérise par la présence d’une muqueuse de l’utérus, l’endomètre, dans la cavité abdominale. Si elle peut être asymptomatique, elle est généralement sujette à de nombreux et douloureux symptômes : saignements, douleurs pelviennes, troubles digestifs/sexuels/urinaires… Elle touche en France près d’une femme sur dix en âge de procréer.
L’endométriose est considérée comme une maladie gynécologique, mais pas seulement. En effet, si elle touche principalement l’utérus, elle concerne également d’autres organes. C’est pourquoi elle requiert une approche pluridisciplinaire, avec notamment l’intervention d’un gastro-entérologue et d’un urologue.
Une approche pluridisciplinaire de l’endométriose
L’endométriose peut être détectée par un médecin généraliste ou un gynécologue lors de symptômes gynécologiques. Toutefois, il faut savoir que certains signes urinaires peuvent également permettre son diagnostic. C’est notamment le cas lors de certains troubles urinaires, comme une augmentation de la fréquence urinaire, des problèmes de remplissage de la vessie, etc. L’urologue peut alors prescrire à sa patiente une IRM pelvienne qui permettra de mettre en évidence l’éventuelle présence de nodules ou encore une inflammation de continuité (lorsque l’utérus enflammé est au contact direct de la vessie).
Il faut en effet rappeler que l’utérus et la vessie ont certaines racines nerveuses en commun, ce qui entraîne la répercussion de pathologies à d’autres organes. On parle alors d’interaction vésicale pelvienne car les messages nerveux se confondent.
Par ailleurs, si l’endométriose peut dans certains cas être soignée par voie médicamenteuse, elle nécessite parfois une intervention chirurgicale. Le gynécologue est très souvent le professionnel qui réalise cette chirurgie mais il peut également être accompagné par un urologue si des nodules sont par exemple détectés sur l’appareil urinaire. En outre, il arrive que le chirurgien doive disséquer autour de la vessie, ce qui augmente le risque d’abîmer certains petits nerfs. La patiente peut alors être affectée par la suite de troubles urinaires. C’est pourquoi il est capital que l’urologue soit présent tout au long du parcours de traitement de la patiente afin de l’informer et de la conseiller. Il peut à ce titre réaliser un bilan urodynamique, et ce, avant et après le traitement pour vérifier l’impact de la chirurgie réalisée dans le cadre de l’endométriose.