Pour la première fois en France, la Fondation Vasarely va mettre en vente des NFT à l’effigie des œuvres de l’artiste hongrois pour financer la restauration des œuvres réelles du célèbre plasticien. Le point sur le sujet avec Dan Bloch.
Grande première en France
Fidèle à l’esprit avant-gardiste de Victor Vasarely, la fondation aixoise compte organiser une vente de NFT, ou « non-fungible token » (jeton non fongible), devenant ainsi la première institution culturelle en France à sauter le pas de la vente d’objets numériques grâce à la technologie de la blockchain. Objectif annoncé : financer la restauration des œuvres réelles du plasticien franco-hongrois. Pour y arriver, la Fondation Vasarely propose à la vente 12 œuvres sous forme de NFT, dont 6 sont des intégrations architecturales que l’on peut admirer, en vrai, sur le bâtiment de l’institution d’Aix-en-Provence. Le reste est constitué d’œuvres de l’artiste exposées dans la fondation.
Concrètement, les NFT proposés seront vendus sous forme de visuels : 2 images uniques au prix de 30 000 euros, 4 visuels en édition de 15 unités au prix de 9 000 euros, et 6 autres visuels, cette fois en édition de 100, que vous pouvez acquérir moyennant 600 euros. Nous vous le disions, le fruit de cette vente servira à restaurer les œuvres réelles, ce qui veut dire que chaque acheteur de NFT deviendra mécène de la fondation. A ce propos, l’arrière-petit-fils du plasticien hongrois, Ugo Vasarely, qui sera en charge du projet, explique : « Ces NFT seront évolutifs. C’est-à-dire que l’image numérique des œuvres évoluera au fur et à mesure de la restauration des œuvres réelles ».
Objectif : 960 000 euros
C’est la somme que souhaite récolter la Fondation Vasarely de la vente de NFT. Si la somme peut sembler astronomique, on est bien loin des montants que peuvent atteindre certains NFT dits natifs. Autrement dit, les œuvres qui n’existent qu’en version numérique et vendus sous forme de NFT. C’est notamment le cas de « Everydays : The First 5 000 days », une œuvre numérique de l’artiste Beeple, vendu par Christie’s en mars 2021 pour la somme record de 69,3 millions de dollars !
Vous l’aurez donc compris, les prix fixés par la Fondation Vasarely sont loin d’être exorbitants, l’institution faisant délibérément le choix de les indexer sur la tendance baissière du marché des NFT : « Nous nous sommes basés sur le marché pour ne pas fixer des prix trop élevés. L’objectif principal de cette vente est de soutenir financièrement la Fondation qui a souffert pendant la crise Covid », explique Ugo Vasarely.
Au cas où la fondation réussit à vendre tous les NFT, elle pourra empocher la somme de 960 000 euros. Pour mettre toutes les chances de son côté, l’institution s’est associée à Selfridges, une chaîne de magasins britanniques, pour assurer la promotion de la vente. Ainsi, les œuvres du plasticien franco-hongrois ont été exposées dans un magasin virtuel, spécialement mis en place par l’enseigne lors de la première fashion week de l’histoire à être organisée sur un métavers.