Lors d’une récente session parlementaire, la députée de la 6e circonscription de la Réunion, Nadia Ramassamy, a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de constituer une commission parlementaire portant sur le logement en Outre-Mer. En effet, selon l’avis de Financière Magenta, il existe à ce jour un fort besoin en logements sociaux dans cette zone fragilisée. Le point en détail dans cet article.
Des mesures à l’encontre d’une forte demande de logements sociaux
Nadia Ramassamy a indiqué lors d’une session parlementaire que « moins de 2 000 logements ont été créés par an ces dernières années » à la Réunion, et ce, malgré la réhabilitation de logements anciens et la construction de logements sociaux neufs.
La députée en a profité pour rappeler que la ligne budgétaire unique (LBU) a peu à peu diminué depuis 2013 tandis que certains produits de défiscalisation ont tout simplement été supprimés dans la zone Outre-Mer. Des mesures qui, selon Nadia Ramassamy, sont des freins au développement de ces territoires et départements. Elle ajoute que « nous ne parviendrons pas à atteindre l’objectif fixé par le plan logement Outre-mer ». Ainsi, seulement 649 logements auraient été rénovés en 2019 alors que 17 000 d’entre eux sont considérés comme indignes et que plus de 20 000 foyers sont à ce jour encore en attente d’un logement social. En outre, 100 000 habitants de la Réunion seraient « en situation de mal logement ».
Des moyens mis en œuvre et des efforts à poursuivre
Face à ce constat alarmant, la députée de la Réunion a demandé à ce qu’une commission parlementaire soit créée afin de mettre en lumière les raisons et les dysfonctionnements qui seraient à l’origine de cet écart entre l’offre et la demande. Elle rappelle en effet qu’il existe aujourd’hui un réel besoin urgent de logements sociaux à la Réunion et ne manque pas de pointer « la lenteur administrative freine la chaîne de production du logement social à La Réunion et dans les DOM de manière générale ».
Sébastien Lecornu, le Ministre des Outre-Mer, prend également part au débat en indiquant que « les défaillances sont connues » : coût des matériaux, accès au foncier, gouvernance locale, problèmes d’ingénierie… Il indique pourtant que « l’État met des moyens pour y répondre ». Ainsi, 4 400 projets seraient en 2021 en cours de réalisation dans les zones Outre-Mer, dont 2 350 sont d’ores et déjà en cours de construction, soit 40 % de plus que l’année précédente. Il ajoute qu’ « il y a de l’argent en plus avec le plan de relance, sur la rénovation urbaine, en matière d’ingénierie… mais il faut avoir une véritable gouvernance locale ».
La construction de logements neufs et la réhabilitation de l’ancien sont ainsi toujours, et plus que jamais, des objectifs à poursuivre. Ces opérations permettent en effet de répondre à la forte demande de logements sociaux.