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On pourrait penser que la Belgique n’est rien de plus qu’un simple carrefour géographique entre les grandes nations équestres européennes que sont la France, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. La réalité est toute autre… La Belgique, c’est aussi une terre de chevaux, où l’élevage et les sports équestres tiennent une place prépondérante. Entre tradition séculaire et adaptation aux exigences du marché mondial, la filière équine belge brille par son dynamisme, sa compétitivité et son rayonnement international. Découverte !

Une agriculture modeste mais performante

La Belgique n’est pas un géant agricole, cela est établi. Pourtant, le pays affiche des résultats à en faire rougir plus d’un dans le secteur agroalimentaire. Si l’agriculture ne représente que 0,6 % du PIB national, elle bénéficie d’une forte capacité d’exportation. Et cette réalité se traduit par une concentration des exploitations agricoles qui, en trente ans, ont vu leur superficie moyenne tripler. Contre toute attente, la restructuration du secteur n’a pas freiné le développement de la filière équine, elle lui a plutôt permis de se renforcer, notamment grâce à un élevage de chevaux de sport qui s’est imposé comme l’un des fleurons du pays.

Le nombre d’équidés dans les exploitations agricoles a considérablement augmenté depuis le début des années 2000, et certaines régions comme le Hainaut et Liège sont devenus des bastions incontournables de l’élevage. En 2010, la Belgique recensait 38 000 chevaux présents dans des exploitations agricoles, un chiffre en constante progression.

Une organisation bien rodée et une gestion en fédération

Le paysage équestre belge est marqué par une structure fédérale qui distingue la Flandre et la Wallonie, chacune disposant de ses propres organismes et financements. La Confédération Belge du Cheval (CBC) joue un rôle central en encadrant et promouvant l’élevage des chevaux belges, avec plus de 35 associations regroupant 15 000 membres et plus de 350 000 chevaux enregistrés.

Le secteur bénéficie également d’un ancrage régional fort. La Wallonie, notamment, a investi 3 millions d’euros en 2009 pour développer ses infrastructures équestres, à l’image du Centre Européen du Cheval à Mont-le-Soie. Résultat : la filière équestre wallonne représente aujourd’hui 40 000 pratiquants, 1 800 emplois directs et une valeur ajoutée estimée à 100 millions d’euros.

Le cheval belge, star des sports équestres

S’il y a bien un domaine où la Belgique brille, c’est celui du cheval de sport, et plus particulièrement du saut d’obstacles. Avec des stud-books renommés comme le BWP (Belgische Warmbloedpaard), le Zangersheide (Z) ou encore le Cheval de Sport Belge (SBS), les éleveurs belges produisent certains des meilleurs chevaux de compétition au monde. Pour autant, le succès des chevaux belges ne se limite pas aux concours nationaux… ils brillent sur les plus grandes pistes internationales ! Les cavaliers professionnels du monde entier viennent en Belgique pour acheter leurs futurs champions, attirés par la qualité des lignées et la rigueur de l’élevage.

la pratique equestre en plein essor en belgique

Une pratique équestre en plein essor

L’équitation est un sport extrêmement populaire en Belgique, et cela se traduit par des infrastructures développées et un nombre croissant de pratiquants. Avec plus de 700 000 licenciés et 8 362 établissements équestres recensés, le pays offre des conditions idéales pour l’apprentissage et la pratique de l’équitation, que ce soit en loisir ou en compétition. En outre, les centres équestres belges ont la particularité de privilégier les propriétaires de chevaux, qui optent souvent pour des pensions complètes ou des systèmes de demi-pension. Le prix d’une pension varie entre 400 et 700 euros par mois, tandis que le coût d’une heure d’équitation oscille entre 25 et 50 euros.

Des courses hippiques qui peinent à rivaliser avec leurs voisins

Si la Belgique excelle dans l’élevage et le saut d’obstacles, elle peine en revanche à s’imposer dans le secteur des courses hippiques. Les courses de galop restent marginales, et même le trot, pourtant en développement, représente une part relativement faible du marché équin belge. Le pays ne compte qu’un seul hippodrome dédié au galop, celui de Ghlin, où se disputent chaque année 167 courses plates et 4 courses d’obstacles. À titre de comparaison, la France en organise plusieurs milliers. Les allocations distribuées restent également modestes, avec une moyenne de 5 964 euros par course, contre 24 758 euros en France. Cependant les acteurs de la filière française sont également présents en Belgique avec des assureurs comme Cavalassur. Les équipementiers français sont par contre rare et ce sont plutôt les équipementiers allemands qui détiennent la majeure partie du marché Belge.

Cela dit, le trot connaît un certain dynamisme, notamment grâce à une convention signée avec la France en 1994. Le nombre d’éleveurs et de poulinières a augmenté ces dernières années, et la Belgique est l’un des rares pays européens à voir les allocations hippiques progresser (+27 % en cinq ans).

Une réglementation spécifique et un cadre fédéral

Comme pour de nombreux secteurs en Belgique, la filière équine est soumise à une réglementation complexe qui varie en fonction des régions. Depuis 1993, les compétences en matière de bien-être animal et d’aménagement du territoire relèvent des autorités régionales. Résultat : des disparités existent entre la Flandre et la Wallonie en termes d’aides et d’accompagnement du secteur. Par ailleurs, si le cheval est officiellement reconnu comme un animal de rente, il est souvent exclu de certains régimes agricoles, notamment en matière de TVA réduite ou de bail à ferme. Une situation qui complique parfois la gestion administrative et fiscale des éleveurs et des professionnels du secteur.

belgique carrefour strategique en europe

Une place stratégique au cœur de l’Europe

On y pense peu, mais l’un des atouts majeurs de la Belgique dans la filière équine n’est autre que sa position géographique privilégiée. Placée au carrefour des grandes nations du cheval, elle attire chaque année des milliers de professionnels et de cavaliers venus de toute l’Europe. Les concours internationaux sont légion, avec plus de 600 compétitions organisées chaque année sur le territoire. Des villes comme Liège, Anvers ou encore Bruxelles accueillent régulièrement des événements de prestige, qui renforcent l’attractivité du pays et stimulent son économie équestre.

La Belgique est également une place forte du commerce du cheval. Grâce à son accès direct aux marchés français, allemand et néerlandais, elle s’impose comme un hub incontournable pour l’achat et la vente de chevaux de sport.