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La rénovation de logements va bon train en France : en 2022, ce sont plus de 700 000 logements qui ont été rénovés, soit 10 fois plus en à peine 5 ans ! Quelles sont les raisons de cette accélération ? Eléments de réponse.

700 000 logements rénovés par an

C’est l’objectif tracé par le gouvernement français. Un objectif ambitieux, qui vise, in fine, à améliorer l’efficacité énergétique desdits logements, tout en contribuant à l’atteinte de la neutralité carbone et à l’atténuation de la précarité des ménages. Pour rappel, cet objectif a été largement atteint l’année dernière. C’est en tout cas ce qu’a révélé l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui n’a pas manqué de louer les efforts étatiques en termes de politique d’aides publiques. Si cette politique reposait principalement sur le dispositif MaPrimeRénov’ depuis 2020, l’Etat ne compte pas s’arrêter là.

En effet, les pouvoirs publics souhaitent redoubler d’efforts en 2023, notamment en augmentant le soutien financier et en renforçant l’encadrement, avec l’introduction de Mon Accompagnateur Rénov’. Ce dernier est un nouveau dispositif, dont le cadre de mise en œuvre a été fixé par arrêté en décembre 2022, rendu obligatoire pour certaines demandes d’aides de l’Anah à la rénovation.

Atteindre la neutralité carbone en 2050

La politique de rénovation énergétique des logements privés passe à la vitesse supérieure. De l’avis de La Maison Ecolo, les aides financières doivent désormais être davantage orientées vers des rénovations performantes. C’est ce que préconisent également l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) dans un rapport commun publié en mai 2022. En effet, ces derniers estiment que l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 ne pourra se faire que si les aides financières ciblent la norme « Bâtiment basse consommation Rénovation ». Pour rappel, cette norme équivaut à la classe A ou B du diagnostic de performance énergétique (DPE).

Evaluation des politiques publiques de rénovation énergétique

Aux dernières nouvelles, le Sénat va s’atteler à évaluer l’efficacité des politiques publiques en termes de rénovation énergétique. En effet, ce dernier a lancé une commission d’enquête le 17 janvier dernier. Celle-ci œuvrera à évaluer l’atteinte des objectifs tracés par le gouvernement, en interrogeant des responsables politiques et administratifs, en plus des acteurs du secteur, tout au long du mois de février.

Sur un autre registre, signalons que le tiers-financement a été ouvert aux bâtiments publics par les députés Renaissances. Ces derniers ont en effet présenté une proposition de loi, adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 19 janvier. Son but ? Ouvrir la voie au tiers-financement en matière de rénovation des bâtiments de l’Etat ou des collectivités territoriales. Dans un premier temps, ce dispositif sera lancé à titre expérimental pour une durée de 5 ans, sous forme de contrats de performance énergétique (CPE).

Baisse des consommations énergétiques des bureaux

Celle-ci est d’ores et déjà notable, grâce à la mise en œuvre du décret Tertiaire et la première obligation déclarative des bâtiments assujettis. Certes, il reste encore des efforts à faire au niveau de la baisse des consommations énergétiques du parc tertiaire, mais l’Observatoire de l’immobilier durable (OID) estime qu’on est sur la bonne voie.