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Offrir un logement de fonction à ses salariés est une pratique courante qui peut s’avérer avantageuse pour les employeurs comme pour les salariés. Pour autant, cet avantage en nature n’est pas sans conséquences fiscales et sociales… Soumis à cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu, il doit être évalué avec précision pour éviter tout litige. Décryptage avec Joris Dutel !

Comprendre le principe de l’avantage en nature logement

Lorsqu’un employeur met gratuitement à disposition d’un salarié un logement dont il est propriétaire ou locataire, cela constitue un avantage en nature logement. Contrairement à un complément de salaire en espèces, cet avantage permet au salarié de bénéficier d’un bien ou d’un service sans en supporter le coût, comme c’est aussi le cas pour les avantages en nature nourriture ou véhicule. Mais cette générosité apparente n’est pas exempte de contreparties fiscales… Côté employeur, l’avantage en nature logement est assimilé à une rémunération classique, soumise à cotisations sociales. Pour le salarié, son montant est intégré aux revenus imposables, impactant ainsi le calcul de l’impôt sur le revenu.

Comment est évalué l’avantage en nature logement ?

A ce niveau, deux méthodes d’évaluation s’offrent à l’employeur : le forfait ou la valeur locative brute. L’évaluation forfaitaire est la plus couramment utilisée. Elle se base sur un barème annuel fixé par l’administration fiscale, prenant en compte le salaire brut du salarié et le nombre de pièces du logement. Ce barème est mis à jour chaque année. En 2025, comme les années précédentes, plus le salaire brut est élevé, plus l’évaluation de l’avantage augmente. A noter que les avantages accessoires, tels que les charges locatives (eau, électricité, chauffage) ou l’accès à un parking, viennent s’ajouter au montant forfaitaire.

La seconde option consiste à calculer l’avantage en fonction de la valeur locative brute du logement, c’est-à-dire le montant qui sert de base pour le calcul de la taxe d’habitation. La méthode s’avère souvent plus précise pour les logements atypiques ou situés dans des zones où les loyers sont très variables.

Quels sont les avantages et inconvénients du logement de fonction ?

Le logement de fonction permet au salarié de réaliser une économie significative sur le loyer, un atout particulièrement appréciable dans les grandes agglomérations où le coût de l’immobilier flambe. De plus, la prise en charge par l’employeur de certaines charges comme l’électricité ou le chauffage allège encore le budget du salarié, augmentant indirectement son pouvoir d’achat. En outre, ce type de logement favorise la mobilité professionnelle en supprimant les contraintes de dépôt de garantie, de frais d’agence ou de préavis. Dans certains cas, notamment lorsqu’il s’agit d’une nécessité absolue de service (exemple : gardiens d’immeubles, militaires), l’avantage en nature logement peut même bénéficier d’une exonération partielle ou totale de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu.

Cela dit, cet avantage a son revers. Étant considéré comme une rémunération, il augmente la base imposable du salarié, ce qui peut alourdir la note fiscale, en particulier pour les cadres et hauts revenus. De plus, en cas de rupture du contrat de travail, le salarié doit quitter le logement, souvent dans des délais très courts, ce qui peut compliquer sa transition vers un nouveau logement.

Avantage en nature logement : quelles obligations pour l’employeur ?

L’avantage en nature logement doit impérativement figurer sur le bulletin de paie du salarié. Il est intégré au salaire brut pour le calcul des cotisations sociales, puis déduit du net à payer car il ne s’agit pas d’une somme effectivement versée. Une transparence qui permet au salarié de bénéficier de droits plus élevés pour la retraite et les allocations chômage, puisque son salaire brut est artificiellement augmenté par cet avantage. En parallèle, l’employeur doit déclarer cet avantage dans la rémunération brute du salarié pour le calcul des cotisations sociales et l’impôt sur le revenu, via la déclaration sociale mensuelle.