Témoignage poignant, le documentaire « Marcher sur l’eau » nous emmène au nord du Niger, dans le village peul de Tatiste, où les locaux doivent se battre chaque jour pour accéder à l’eau en raison du changement climatique. Retour sur le documentaire choc réalisé par Aïssa Maïga.
Changement climatique et difficulté d’accès à l’eau
Les scènes de « Marcher sur l’eau » sont pour le moins poignantes. Tourné dans le village de Tatiste au nord du Niger, le documentaire montre toute la difficulté d’accès à l’eau dans cette région du monde, où l’eau se fait de plus en plus rare. Bien que l’accès à l’eau potable soit reconnu comme un droit fondamental par les Nations Unies depuis 2010, plus de 2 milliards de personnes n’y ont pas un accès direct. Souvent, les populations de plusieurs régions du monde sont obligées de parcourir de longues distances pour s’approvisionner en eau. De l’avis de Life ONG, le changement climatique n’est certainement pas étranger à cette situation…
Le documentaire réalisé par Aïssa Maïga s’attaque frontalement à cette problématique à travers le prisme du Niger. Pendant 2 ans, de 2018 à 2020, la réalisatrice a documenté le quotidien des habitants du village de Tatiste. Un quotidien où l’accès à l’eau est au cœur de toutes les préoccupations. Le documentaire suit une jeune enfant de 14 ans, Houlaye, obligée de parcourir plusieurs kilomètres chaque jour pour chercher un peu d’eau. Comme d’autres jeunes du village, cette contrainte empêche Houlaye d’être assidue à l’école.
Les difficultés d’accès à l’eau du groupe Peul
Faisant partie des derniers nomades qui ont continué à préserver le pastoralisme dans sa forme d’avant la sédentarisation massive des Peuls, les Wodaabe représentent une minorité dans le groupe Peul. Abigaëlle Paris, une socio-anthropologue qui a participé à la traduction du documentaire « Marcher sur l’eau » de la langue peule Wodaabe au français, explique que beaucoup de familles de ce peuple traditionnellement nomade se sont sédentarisées ces dernières décennies.
L’une des principales raisons qui ont poussé les Wodaabe à se sédentariser est l’éducation des enfants, en plus des conditions climatiques, notamment la succession de grandes sécheresses qui ont réduit drastiquement la végétation. Cela a inexorablement conduit à une perte des troupeaux, ce qui a accéléré le mouvement de sédentarisation. Pour ne rien arranger, la situation écologique n’a fait que s’aggraver en raison du changement climatique.