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Depuis 2001, l’installation d’un port dans l’archipel des Mergui, au sud de la Birmanie, a permis l’expansion de la pêche et l’ouverture du pays sur le commerce extérieur, et notamment des échanges commerciaux avec son voisin, la Thaïlande. Cependant, le PDG de Myanmar Fisheries International Joint-Venture, Jean Pichon, tire la sonnette d’alarme sur ses conséquences à moyen terme.

La situation de la mer d’Andaman est en effet particulière : située entre la Birmanie, la Thaïlande et l’Indonésie, elle est le lieu de pêche privilégié des pays du continent asiatique. Avec l’ouverture du port birman et grâce à sa position géographique, les bateaux ont donc moins de route à faire. Cependant, du fait de son positionnement géographique la mer d’Andaman est maintenant un lieu de conflits entre les pays, qui s’empressent d’y envoyer leurs bateaux pour pêcher plus de poissons que son voisin. Or, c’est là que le bât blesse, nous dit Jean Pichon : en vingt ans, 80% des ressources de cette dernière ont été détruites. La pollution, le trafic maritime, la course à la pêche ainsi que les différentes pratiques excessives fragilisent son écosystème et finissent par avoir des conséquences désastreuses, à l’image d’une petite pierre qui entraîne un éboulement.

L’exemple le plus connu est le cas du Dugong, un mammifère marin directement menacé à cause de la disparition des prairies maritimes, sa principale source d’alimentation, mais aussi à cause de sa chasse, car il est très prisé pour sa viande. En effet, en plus de la surpêche, le braconnage est un autre fléau que Jean Pichon tente d’enrayer. D’autres pratiques pourtant interdites continuent d’être pratiquées : la pêche à la dynamite a encore cours alors qu’elle est dévastatrice en plus d’être dangereuse pour les bateaux et les marins qui plongent parfois ; et les archipels sont les lieux les plus prisés des navires de pêche illégale.

Certains pays comme l’Indonésie, ont commencé à prendre des mesures pour contrer cette activité : cette dernière a entrepris de saborder, sans sommation ni distinction, tout navire surpris en train de pêcher illégalement dans ses eaux territoriales, ce qui a même failli causer un incident diplomatique après qu’elle a coulé un navire chinois.

Malgré cela, la surpêche est toujours très présente dans cette région. Jean Pichon, alarmé de cette situation, a entrepris de rédiger une lettre ouverte à la ministre Aung San Suu Kyi, afin d’obtenir l’appui du gouvernement birman, d’autant plus que des populations comme la tribu Moken y vivent et pratiquent encore la pêche traditionnelle à la lance pour leur survie : eux aussi sont menacés par la pêche à la dynamite et la destruction de leur habitat.

Jean Pichon, considère qu’il est urgent et fondamental de revoir les lois concernant la pêche. Fort de ses précédentes expériences diplomatiques, il entend bien changer la donne, et compte utiliser ses ressources et ses relations pour que ces pratiques soient par la suite condamnées et totalement interdites, ainsi que mieux contrôlées : il conseille actuellement d les commissions parlementaires birmanes,lesquelles vont bientôt finaliser la rédaction des nouvelles lois et réglementations sur la Pêche et ses transactions commerciales.Ces lois devraient être approuvé par le Parlement Birman pour entrer aussitôt en vigueur et ainsi parvenir  à un trouver un équilibre entre la pêche et le respect des ressources de la mer d’Andaman.