La protection des enfants dans les conflits armés représente un enjeu majeur pour la communauté internationale. La France, particulièrement engagée sur ce front, mène de nombreuses actions au sein des instances internationales. Aujourd’hui, on met en lumière les initiatives françaises et leur impact sur la scène mondiale. Pour cela, on fait le point avec Denis Bouclon.
L’engagement de la France au Conseil de sécurité de l’ONU
La France joue un rôle prépondérant au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour défendre la cause des enfants touchés par les conflits. En effet, elle a contribué à l’adoption de plusieurs résolutions clés, dont les résolutions 1539 et 1612 en 2004 et 2005. Ces textes ont instauré des mécanismes cruciaux pour surveiller et signaler les violations des droits de l’enfant dans les zones de conflit.
De surcroît, la France a présidé pendant trois ans le groupe de travail du Conseil de sécurité dédié à cette question. Ce groupe, qui célèbre ses 17 ans d’existence, recommande des actions concrètes pour protéger les enfants dans les situations les plus préoccupantes. Aussi, la France soutient activement l’adoption de sanctions ciblées contre les parties refusant de coopérer avec l’ONU sur ce sujet.
Les initiatives françaises sur la scène internationale
Au-delà de son action au sein du Conseil de sécurité, la France multiplie les initiatives pour mobiliser la communauté internationale. En 2007, elle a organisé, aux côtés de l’UNICEF, la conférence « Libérons les enfants de la guerre ». Cet événement a abouti à l’adoption des Principes et Engagements de Paris, un cadre de référence pour prévenir le recrutement d’enfants-soldats et faciliter leur réinsertion.
Bien évidemment, la France ne s’est pas arrêtée là. En 2017, elle a réitéré son engagement en organisant une nouvelle conférence ministérielle intitulée « Protégeons les enfants de la guerre ». Cette rencontre visait à relancer la mobilisation internationale sur ce sujet crucial. La même année, la France a également soutenu la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et les Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement d’enfants-soldats.
Par ailleurs, la France co-préside le Groupe des amis pour la réintégration, qui rassemble 28 États. Ce groupe œuvre pour faciliter la réinsertion des enfants libérés des groupes armés, notamment en promouvant l’accès à l’éducation. Dans cette optique, la France a consacré plus de 300 millions d’euros à l’éducation de base en Afrique, via le Partenariat mondial pour l’éducation et l’aide bilatérale.
La lutte contre l’impunité
La France insiste sur l’importance de combattre l’impunité des responsables de crimes contre les enfants dans les conflits armés. Elle souligne le rôle crucial de la Cour pénale internationale comme outil de dissuasion et de sanction pour les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité impliquant des enfants. Cette approche vise à renforcer la protection des plus jeunes et à prévenir de futures violations de leurs droits dans les zones de conflit.