La crise mondiale de la Covid-19 a profondément bousculé nos habitudes de vie mais aussi le domaine professionnel. En effet, les entreprises ont dû rapidement adopter de nouvelles dispositions afin de faire face aux diverses mesures mises en place pour lutter contre la pandémie. L’enjeu est alors, comme le rappelle l’avocat Antoine Beraud, de concilier normes sanitaires et impératifs économiques afin que les entreprises puissent maintenir leur niveau d’activité. Le point dans cet article sur l’impact de la Covid-19 sur le droit du travail.
Les fondements du droit du travail profondément transformés
Il faut avant tout rappeler que le Droit du travail repose sur trois unités, à savoir le lieu de travail, le temps de travail ainsi que l’unité d’action.
Le lieu de travail
Afin de faire face à la Covid-19, le gouvernement rappelle que « le recours au télétravail doit être systématique et demeure la règle dès que cette modalité de travail est compatible avec les missions exercées ».
Les entreprises ainsi que les collaborateurs ont alors dû rapidement s’adapter à cette nouvelle norme. Les ressources humaines doivent pour cela s’assurer que leurs équipes bénéficient de l’équipement nécessaire à la poursuite de leur activité mais aussi veiller à instaurer une communication solide afin de maintenir le lien dans un contexte parfois anxiogène pour certains.
Le temps de travail
Le télétravail a également eu un impact sur le rythme de travail. Les salariés doivent en effet jongler entre leur vie professionnelle et personnelle avec des impératifs familiaux qui bousculent leur journée de travail.
L’unité d’action
Certains salariés font part de leur difficulté du fait de la perte de repère professionnel. Initialement, avec le travail en présentiel, le salarié bénéficie d’un cadre bien défini avec l’accompagnement de son responsable et la présence de ses collègues. En travaillant à domicile, il se retrouve seul sans avoir de « contrôle ». L’isolement peut être alors une conséquence du télétravail qu’il convient de rapidement pallier au risque de voir apparaître d’autres troubles parfois hautement néfastes.
Des mesures amenées à perdurer une fois la crise terminée
Si le droit du travail, apparu à la fin du XIXe siècle, a depuis toujours connu des transformations, notamment du fait de la mondialisation ou encore du climat de plus en plus concurrentiel, il apparaît aujourd’hui très clairement qu’il est soumis à de nouveaux défis d’envergure.
La pandémie mondiale de la Covid-19 engendre de nombreuses questions que ce soit sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, le management, les indemnisations… Il est d’autant plus capital de prendre conscience que ces interrogations n’ont pas vocation à être provisoires mais bel et bien à tendre vers un nouveau modèle de travail. En effet, même si la crise vient à se terminer, les expériences vécues, notamment en matière de télétravail ou de digitalisation, laissent à penser que ces changements vont perdurer. Les entreprises, les collaborateurs mais aussi les juristes doivent ainsi faire preuve d’anticipation et de résilience pour construire le nouveau monde professionnel de demain.