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10 millions de tonnes, c’est le volume des denrées alimentaires gaspillé chaque année en France, du champ à l’assiette, correspondant à une valeur de près de 16 milliards d’euros. Pour réduire le gaspillage, les acteurs du monde agricole se retroussent les manches, en partenariat avec les associations, en multipliant les actions : colis solidaires, dons, glanage… Le point sur le sujet avec Chéritel.

A l’origine du gaspillage alimentaire dans les exploitations

Les cahiers des charges des acheteurs de fruits et légumes sont en grande partie responsables du gaspillage alimentaire dans les exploitations. En effet, ceux-ci imposent des règles strictes en matière de calibre, de forme ou encore de couleur. Ainsi, les fruits et légumes trop petits, tachés ou un peu abîmés sont automatiquement jetés ou laissés au champ, malgré le fait qu’ils soient parfaitement sains et mangeables.

Ajoutons à cela les facteurs météorologiques car, lorsque le printemps est trop doux, les légumes poussent plus vite. En même temps, le marché ne peut absorber la surproduction, ce qui donne lieu à beaucoup d’invendus périssables qui finissent par être jetés.

Les causes du gaspillage dans l’agroalimentaire

Entre pics et creux saisonniers de consommation, fermeture des frontières pour cause politique ou encore sanitaire, confinement et fermeture des restaurants… les industriels de l’agroalimentaire font face à des fluctuations constantes du marché. Par conséquent, il n’est pas rare que ces derniers constituent d’importants stocks non commercialisables à l’approche des dates de péremption. Voilà donc la principale cause de gaspillage dans l’agroalimentaire. Dans une moindre mesure, il peut aussi être causé par des défauts de fabrication et d’emballage.

Comment réduire le gaspillage alimentaire, concrètement ?

Aujourd’hui, les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire sont nombreuses. Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la loi Garot, promulguée en 2016, qui interdit la destruction de denrées alimentaires encore consommables à plusieurs acteurs : opérateurs de la restauration collective, industrie agroalimentaire, commerce de gros et grande et moyenne distribution. En pratique, la loi Garot incite ces différents opérateurs à conclure des conventions de dons de produits invendus avec des associations.

Par conséquent, on observe une augmentation de 25% des dons depuis 2016. Un peu partout en France, on note une recrudescence des partenariats avec les associations, ce qui contribue à réduire le gaspillage alimentaire. Citons l’exemple d’Agrial, une coopérative basée à Caen, devenue coopérative solidaire des banques alimentaires après avoir signé un partenariat en octobre 2021. Depuis, ce sont 1 000 tonnes de dons qui sont réalisés par la coopérative et ses différentes filiales, incluant des œufs, des produits laitiers, du jambon… La coopérative fait encore mieux en prenant en charge les frais de conditionnement et de transformation des dons.

Autre exemple, celui de sarthois LDC, un groupe volailler donateur régulier des banques alimentaires, ou encore Tendriade, Eureden, Lactalis, l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne… Les initiatives se multiplient, un motif de réjouissance pour Gilles Lepottier, coordinateur des banques alimentaires de Bretagne, qui s’en félicite : « Les entreprises intègrent ces conventions dans leur démarche de responsabilité sociale (RSE). Elles permettent de passer d’un don de crise à un don choisi, plus facilement gérable au niveau de la logistique. C’est un bon relais de croissance pour notre activité ».