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Le Centre national des professions automobiles (CNPA) a récemment publié une étude mettant en lumière le recul de la marge des distributeurs depuis les dix dernières années. Comme le souligne Florent Barboteau, fondateur d’Ewigo, ce constat met les distributeurs dans une position délicate face aux constructeurs. C’est pourquoi la Commission Européenne a déclaré vouloir revoir les divers règlements portant sur les relations entre ces acteurs de l’automobile.

Un modèle de distribution en passe d’être transformé

Les prémices sont apparues au courant du mois de mai. Stellantis (Peugeot-Fiat) a en effet annoncé son souhait de résilier ses contrats concernant l’ensemble de son réseau de distribution en Europe afin d’en construire un nouveau. Dans un communiqué, le 4e constructeur automobile expliquait : « les contrats de vente et de distribution de services de toutes les marques de Stellantis seront résiliés avec un préavis de deux ans et le nouveau réseau de distribution sera sélectionné peu après, sur la base de critères et de facteurs clés objectifs. Le groupe entend promouvoir un modèle de distribution durable en s’appuyant sur un réseau performant, efficace et optimisé de distribution multimarques ».

Face à cette annonce, le Centre national des professions automobiles (CNPA) a récemment publié une enquête portant sur les coûts réels de la distribution. Ces derniers représenteraient ainsi environ 7 % en moyenne, un chiffre en constante baisse depuis les 10 dernières années (de 9,6 % en 2011 à 8,6 % en 2019 pour les marques premium et de 7,1 % à 6,5 % pour les marques généralistes).

Le Président des concessionnaires au CNPA, Marc Bruschet, explique en outre que « le système de la distribution est confronté à une mutation importante, qui va être précipitée dans le temps par les décisions sur la neutralité carbone », à savoir la potentielle interdiction des moteurs à essence d’ici 2035.

Des remises en hausse et des marges de distribution en baisse

Selon l’étude réalisée par le CNPA, le prix catalogue des véhicules neufs a enregistré une augmentation croissante au cours des dernières années, soit 16 % en euros constants entre 2011 et 2019. Marc Bruschet s’interroge alors sur le seuil d’acceptation du prix de la voiture neuve par le consommateur.

Par ailleurs, l’étude met en lumière la progression des remises moyennes accordées par les constructeurs, tant auprès des particuliers que des professionnels. En 2019, ces remises étaient, toute marque confondue, de 18,5 % en moyenne du prix de vente catalogue. On peut également souligner la marge de distribution des réseaux qui, elle, s’est dégradée entre 2011 et 2019. Elle est en effet passée de 8 % en 2011 à 7,2 % en 2019.

Pour Marc Bruschet, il apparaît aujourd’hui très clairement qu’ « il faudra certainement rebâtir un modèle juridique et économique pour la distribution automobile. On est, avec les constructeurs, dans le même bateau ».

Rappelons que, selon les chiffres du CNPA, le domaine de la distribution automobile représente en France près de 13 000 points de vente et compte 150 000 salariés.