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Non, la rénovation énergétique n’est pas une tendance éphémère, c’est une nécessité impérieuse dans un contexte de dérèglement climatique, de hausse des coûts de l’énergie et de pression réglementaire croissante. Aux yeux des Français, l’enjeu est aujourd’hui de taille. Pourtant, si la majorité des propriétaires reconnaît l’importance, peu franchissent réellement le pas. A l’origine de ce paradoxe, un mélange d’incertitudes financières, de complexité administrative et de défiance face à des démarches commerciales parfois peu scrupuleuses…

Une adhésion massive au principe, freinée par la complexité du réel

Selon une étude menée par BNP Paribas et Harris Interactive, 89 % des Français considèrent la rénovation énergétique comme une priorité nationale, un chiffre qui dépasse même la moyenne européenne, signe d’une prise de conscience avancée. 77 % des sondés jugent indispensable d’améliorer la performance énergétique de leur logement, et 80 % estiment que cela influence déjà la valeur de leur bien. En clair, les intentions sont là.

Mais cette volonté se heurte à des obstacles bien concrets. En premier lieu, la lisibilité des aides publiques : 60 % des Français déclarent avoir du mal à s’informer sur les dispositifs disponibles, et 73 % trouvent les démarches administratives trop complexes. Cet empilement de règles, de critères d’éligibilité et de conditions d’obtention conduit à un véritable attentisme. Près d’un quart des propriétaires déclarent remettre leur projet à plus tard, de peur que les règles évoluent une fois encore.

Dans ce contexte d’incertitude, les entreprises spécialisées qui accompagnent leurs clients dans l’ensemble du parcours – évaluation des besoins, identification des aides, gestion administrative, exécution – jouent un rôle clé. Certaines entreprises sérieuses comme Maison Solara ont fait le choix de combiner expertise technique et accompagnement humain pour lever ces freins, en sécurisant chaque étape du chantier.

La question du financement, un frein toujours central

Même si les intentions sont là, le financement reste un obstacle majeur. 28 % des répondants expliquent qu’ils n’ont tout simplement pas les moyens de financer leurs travaux. Pourtant, près de 7 Français sur 10 seraient prêts à rénover leur logement si les aides publiques couvraient au moins 70 % du coût total. La bonne nouvelle ? La France est plutôt bien classée au niveau européen en matière d’aides, encore faut-il parvenir à les mobiliser efficacement. L’offre MaPrimeRénov’, le cumul possible avec les Certificats d’économies d’énergie (CEE), ou encore les dispositifs locaux portés par les collectivités, peuvent dans certains cas financer jusqu’à 80 % du montant total.

Un climat de méfiance alimenté par les arnaques

L’essor du marché a attiré son lot d’opérateurs peu scrupuleux, et selon la DGCCRF, plus de 30 000 signalements ont été enregistrés en 2024 pour des fraudes liées à la rénovation énergétique. Le démarchage téléphonique illégal représente à lui seul 80 % des plaintes, malgré son interdiction depuis 2020. Sans surprise, ces abus nourrissent la méfiance. De nombreux particuliers hésitent désormais à faire appel à des professionnels, par peur de tomber dans un piège : contrats signés sans devis détaillé, crédits dissimulés, faux labels RGE… Dans ce contexte, le rôle des plateformes officielles comme France Rénov’ ou des fédérations professionnelles devient capital. Elles permettent de vérifier la légitimité d’une entreprise, ses certifications, et d’accéder à des devis conformes aux normes en vigueur.

La stabilité réglementaire, un levier d’action encore fragile

Autre facteur de ralentissement : la crainte du changement permanent. 68 % des sondés estiment que les normes évoluent trop rapidement. Un sentiment d’instabilité qui alimente l’attentisme, voire le découragement. Ce phénomène touche particulièrement les propriétaires bailleurs, qui doivent anticiper les restrictions de location sur les passoires thermiques, mais ne savent pas toujours comment planifier les travaux exigés. Pour enrayer cette dynamique, plusieurs voix appellent à un calendrier plus lisible et stabilisé sur la décennie à venir. Cela permettrait aux ménages comme aux entreprises de mieux anticiper les investissements nécessaires, et d’éviter les effets d’aubaine ou les périodes de gel. A défaut, c’est la crédibilité même des politiques publiques qui pourrait en pâtir.