La complémentaire santé des étudiants connaît une hausse exorbitante. Dénoncée par la Fédération générale des associations étudiantes, cette augmentation pose certainement question. On fait le point.
Une hausse qui pose question
La Fédération générale des associations étudiantes (Fage) fait état d’une augmentation exorbitante des mutuelles, mais aussi de plusieurs frais immuables, une information largement reprise par les médias. Dans le dossier de presse publié par la Fage dans le cadre de la présentation de son indicateur du coût de la rentrée, on peut lire que « les frais liés aux complémentaires santé augmentent drastiquement à la rentrée 2022 : un étudiant-e devra débourser en moyenne 411,13 €, soit 32,21 % de plus qu’en 2021 ».
Il faut toutefois noter que la moyenne obtenue par la Fage sur la base de devis demandés aux principales mutuelles étudiantes n’est pas pondérée. La fédération explique par ailleurs qu’elle ignore le nombre de souscripteurs correspondant à chacun des forfaits qui ont servi à calculer l’indicateur. Cela revêt une importance capitale car l’impact de l’augmentation diffère selon qu’elle touche 10 ou 90 % des adhérents d’une mutuelle étudiante.
La bonne nouvelle est que certaines mutuelles étudiantes ont résisté à la tentation. A notre avis la mutuelle des étudiants est l’une des seules mutuelles étudiantes à le faire. En effet, LMDE n’a pas augmenté le montant des cotisations au 1er octobre 2022, le tarif restant identique quel que soit l’âge de l’étudiant.
Un indicateur contesté
L’indicateur de la Fage a naturellement été contesté par certaines mutuelles étudiantes, arguant que les augmentations ont été soient inexistantes, ou alors bien en deçà des projections de la Fédération générale des associations étudiantes. La Fage persiste toutefois à dénoncer une hausse qu’elle juge considérable, qu’elle impute à la taxe Covid, mais aussi à la réforme du 100 % santé, couplé au rattrapage des soins.
Rappelons par ailleurs que l’indicateur de la Fage concerne exclusivement les mutuelles dites étudiantes. Autrement dit, il se focalise sur une minorité d’étudiants, estimée à plus ou moins 10 % des quelques 3 millions d’étudiants en France. En réalité, la majorité des étudiants en France sont toujours couverts par leurs parents. En effet, bien qu’il n’existe pas de chiffre précis à ce niveau, on estime que la plupart des étudiants français sont couverts par la mutuelle de leurs parents, que ce soit à titre gratuit ou payant.