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Face à la situation sismique au Maroc, les voyageurs se sont vus accorder un délai courant jusqu’au 20 septembre pour revoir leurs plans de voyage, selon qu’ils souhaitent annuler ou reporter leur départ du pays. Une échéance dictée par les impératifs des infrastructures aéroportuaires. Le point sur le sujet avec Aissa Hamada.

Séisme au Maroc : le tourisme frappé de plein fouet

Suite à l’événement sismique ayant récemment frappé le Maroc, de nombreux vacanciers ont pris la décision de quitter prématurément le royaume le dimanche 10 septembre, et on comprend aisément pourquoi… Une situation d’autant plus critique que le pays est en pleine saison touristique, accueillant annuellement une moyenne de 4,2 millions de visiteurs français, soit la plus grande part des touristes étrangers. Le Syndicat des Entreprises du Tour Operating (Seto), qui regroupe les acteurs français majeurs du secteur, a rapidement appelé ces professionnels à « adopter la plus grande souplesse commerciale », en prenant en compte la situation locale.

En outre, la mesure permettant aux touristes de décaler ou d’annuler sans frais leur départ, initialement prévue jusqu’au 11 septembre, est désormais prolongée jusqu’au 20 septembre. René-Marc Chikli, président du Seto, précise au Figaro : « On n’ira pas jusqu’aux vacances scolaires ». Tout en notant que la zone principalement touchée est la région de l’Atlas, il ajoute que des destinations comme Marrakech ou Agadir peuvent être envisagées en remplacement, bien que ces deux villes offrent des expériences très différentes. Jean-François Rial, vice-président du Seto, met cependant en lumière les dégâts significatifs à Marrakech, qui sont « beaucoup plus importants qu’on ne l’attendait », comme l’a récemment souligné Eric Falt, directeur régional du Bureau de l’Unesco pour le Maghreb.

Le défi émotionnel et logistique des voyages au Maroc

Le Pdg de Voyageurs du Monde (VDM), l’une des figures dominantes du secteur touristique, met l’accent sur la nécessité de prendre en considération la dimension émotionnelle des clients dans ce contexte post-séismique. Il affirme : « Chez VDM, un client prévoyant un voyage au Maroc a la latitude de repousser son départ selon ses préférences, sans contrainte de temps ou de lieu. Les émotions et le respect des délais de décence sont primordiaux ». Rial exprime son mécontentement face aux pratiques d’autres acteurs du secteur, soulignant la rigidité de certaines compagnies aériennes : « Nombre de nos pairs devraient adopter une approche similaire à la nôtre. Cependant, les stratégies des compagnies aériennes, qui ne sont pas suffisamment flexibles, rendent cela complexe ».

Effectivement, ces compagnies aériennes font face à leurs propres défis. L’Office National Des Aéroports, supervisant les 18 aéroports internationaux du Maroc, encourage une politique incitative pour maximiser la capacité des avions. Suite à cette situation, plusieurs compagnies, dont Air France, Royal Air Maroc et Transavia, ont adapté leurs conditions de voyage. Cependant, des retours mitigés émanent de la clientèle : sur X (anciennement Twitter), un utilisateur exprime sa frustration face à la non-flexibilité de Ryanair, tandis qu’easyJet reste vague quant à ses directives. La situation actuelle a également entraîné une flambée des prix des billets d’avion, une situation qui, selon Rial, devrait être modérée avec une approche humaine plutôt qu’algorithmique : « Au lieu d’un robot qui calcule les prix, les compagnies devraient avoir un humain pour souligner le caractère inapproprié de tels tarifs en ces circonstances », conclut-il.