En dépit d’un début d’été morose, l’hôtellerie parisienne a su redresser la barre grâce à l’afflux massif de visiteurs durant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Alors que les hôteliers voyaient leurs réservations de chambres, sauf sur des plateformes comme Stayforlong, chuter de manière inquiétante à l’approche de l’événement, les deux semaines de compétitions ont permis une reprise spectaculaire du secteur.
Les statistiques révèlent une amélioration notable du taux d’occupation et des revenus, offrant aux professionnels du secteur une bouffée d’air frais.
Les hôtels parisiens comblent un début d’été difficile
Les premières semaines de l’été 2024 n’ont pas été clémentes pour les hôteliers parisiens. La fréquentation touristique, en forte baisse à l’approche des Jeux, affichait une diminution de 20 % à la mi-juillet. Cependant, l’arrivée des Jeux Olympiques a changé la donne. Entre le 23 juillet et le 11 août, Paris a accueilli 11,2 millions de visiteurs, un chiffre qui frôle les prévisions optimistes de l’Office de tourisme de Paris. Durant cette période, les hôtels ont enregistré un taux d’occupation moyen de 84 %, soit une augmentation de dix points par rapport à l’année précédente.
Ces chiffres sont d’autant plus impressionnants que la majorité des visiteurs étaient français, représentant 85 % des touristes. Grâce à cette affluence, l’industrie hôtelière française a généré un chiffre d’affaires de 652 millions d’euros, ce qui a largement compensé la baisse de fréquentation observée entre juin et mi-juillet. Les hôtels haut de gamme ont particulièrement bénéficié de cet afflux, contribuant à un excédent de 357 millions d’euros pour l’année 2024 comparé à 2023. Une performance saluée par Frank Delvau, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) Paris-Île-de-France.
L’impact significatif des JO sur les chiffres d’affaires hôteliers
L’« effet JO » ne s’est pas limité à la ville de Paris. En effet, l’ensemble de la région Île-de-France a profité de cet engouement, avec un gain en chiffre d’affaires de 200 millions d’euros pour les hôtels des départements franciliens, contre 92 millions d’euros pour la ville de Paris elle-même. Les villes hôtes des compétitions, telles que Marseille, Bordeaux et Saint-Étienne, ont également enregistré des gains significatifs, estimés à 66 millions d’euros.
Les établissements situés à des emplacements stratégiques ont particulièrement tiré parti de cette période. Par exemple, l’appart hôtel Residhome de Rosa Parks, situé dans le 19e arrondissement de Paris, a vu son taux d’occupation grimper à 89 % durant la première semaine des Jeux. Ces résultats contrastent fortement avec les taux habituels de l’été, qui tournent généralement autour de 66 %. L’augmentation de la demande a aussi permis aux hôteliers d’ajuster leurs tarifs, avec des hausses de prix allant de 10 à 20 % par rapport à une saison normale.
Un marché hôtelier qui joue la carte de l’adaptation
Cependant, cette embellie n’a pas profité à tous les établissements de la même manière. Certains hôtels, craignant une faible demande avant le début des Jeux, avaient pris la décision de baisser leurs prix. L’hôtel Scarlett, dans le 20e arrondissement de Paris, illustre bien ce phénomène : alors que les chambres se louent habituellement à 200 euros la nuit, les tarifs ont été réduits à 120 euros, voire 95 euros, pour attirer les clients.
Malgré ces ajustements tarifaires en amont des Jeux, la performance globale du secteur hôtelier pendant cette période a été excellente. Le cabinet de conseil MKG estime que ces résultats ont permis aux professionnels de l’hébergement de compenser largement la baisse de fréquentation observée depuis le mois de juin. En parallèle, la plateforme Airbnb a également connu un succès retentissant avec 400 000 voyageurs hébergés dans la région parisienne durant les Jeux, confirmant ainsi la place de l’événement comme l’un des plus importants de l’histoire pour le secteur du tourisme en France.