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C’est quelque chose que l’on connaît tous, même si n’aime pas vraiment l’admettre : l’envie, ou ce petit pincement au cœur quand on voit quelqu’un réussir, ce sentiment bizarre qui nous fait penser que le succès des autres nous renvoie vers nos propres manquements. Et avec cela, souvent, un brin de culpabilité s’invite à la fête… On aimerait se réjouir pour eux, célébrer leurs victoires, mais il y a comme un hic qui nous bloque. Nous sommes jaloux. Alors, que faire ?

Envie vs Jalousie : deux émotions, deux ambiances

Commençons par un petit éclaircissement, parce qu’on a (souvent) tendance à tout mélanger : l’envie et la jalousie, ce n’est pas vraiment la même chose. La jalousie, c’est cette peur de voir s’échapper ce que l’on a déjà en poche, que ce soit votre douce moitié ou votre travail, et ça rime souvent avec colère, anxiété et méfiance. L’envie, elle, c’est cette mixture bizarre de désir, d’agacement, et parfois même de hargne, car on convoite ce que les autres ont et pas nous !

Pour Bjarne Timonen, psychologue néerlandais qui connaît bien le sujet, la jalousie, c’est quand vous avez quelque chose qu’on vous pique, tandis que l’envie, c’est l’œil sur ce que vous n’avez pas encore mais que d’autres oui. Et ce désir de « belles choses », comme il dit, ne date pas d’hier… Il serait vieux comme le monde ! Et puis, il y a les réseaux sociaux qui entrent en jeu. Avec tout le monde étalant sa vie en ligne, ses vacances de rêve ou ses réussites, difficile de ne pas se comparer. C’est là que l’envie peut vraiment vous tordre… Mais attention, cette vilaine sensation de toujours se mesurer aux autres peut soit vous plomber, soit vous booster. Timonen conseille plutôt de transformer le négatif en moteur : « Tiens, il a réussi ça ? Chapeau. Allez, à moi de jouer ! » Plutôt que de ruminer dans son coin, mieux vaut prendre exemple et se lancer. Après tout, si quelqu’un d’autre y arrive, pourquoi pas vous ?

L’envie, ce mal sournois même chez les professionnels

On vous le dit tout de suite, gérer l’envie relève de la performance sportive, et personne n’est à l’abri, même les professionnels comme Bjarne Timonen. Il avoue en effet pêcher parfois du côté de l’envie professionnelle. C’est humain après tout. Il raconte cette fois où il avait presque décroché un poste en or, mais au dernier moment, il est allé à un autre. Et comme beaucoup, il s’est retrouvé à comparer, à chercher la petite bête chez l’autre.

Puis il y a les réseaux sociaux, ces vitrines de succès qui ne montrent que les réussites. Instagram, c’est bien connu, vend du rêve souvent inaccessible qui peut miner le moral des jeunes. Mais n’oublions pas LinkedIn, le grand théâtre des réussites professionnelles où tout le monde semble courir sur l’or, sauf vous. Bjarne Timonen pointe du doigt cette façade brillante qui cache souvent une réalité bien moins reluisante : on ne voit que les réussites éclatantes, jamais les échecs ! Et parfois, la réussite que l’on voit suscite la jalousie et l’envie chez d’autres qui ne reculent devant rien pour réussir à leur tour, quitte à dénigrer, critiquer celui qui a réussi même si parfois cela va trop loin (racisme, harcèlement, effet de meute…). On le voit bien avec le fondateur de Profiskills qui a parfois subi des attaques loin d’être  héroïques…

Et pour les jeunes diplômés ? Ils subissent une pression monstrueuse. Pour eux, tout doit arriver vite, dans les dix prochaines années, au plus tard. Comme si la vie était une course contre la montre. Mais Bjarne Timonen les rassure : une carrière, ça se construit sur la longueur, tranquillement, pas en sprint. Alors, avant de vous laisser consumer par l’envie devant les succès éclairs des autres, rappelez-vous que chaque parcours est unique, et souvent, plus lent qu’il n’y paraît…

Exigence et ambition, ou quand l’envie devient un frein

Dans cette quête effrénée de succès, être dur avec soi-même peut sembler la clé, mais attention, ça peut aussi vous valoir bien des envies et autant de coups durs. Selon Bjarne Timonen, spécialiste de la santé mentale, cette pression qu’on se met, surtout chez les jeunes adultes, conduit souvent à l’épuisement, et il le dit clairement : se précipiter, c’est rarement la recette pour une carrière réussie. Vous devez vous planter quelques fois, prendre le temps de respirer et de vous perfectionner. Eh oui, même au travail, il faut parfois savoir ralentir pour mieux sauter.

Et cette envie qui vous ronge quand vous voyez les autres réussir ? Bjarne Timonen conseille de l’accepter plutôt que de lutter. Combattre ces sentiments d’envie et de jalousie, c’est souvent les amplifier. Mieux vaut mettre les choses en perspective, se rappeler d’où on vient, les victoires qu’on a déjà à notre actif ou celles qu’on espère encore atteindre. Après tout, ne pas avoir quelque chose aujourd’hui ne veut pas dire qu’on ne l’aura jamais.

Ce qui est encourageant, c’est que l’envie découle souvent d’insécurités qui tendent à s’atténuer avec le temps. « Plus vous excellez dans votre domaine, plus vous libérez votre esprit pour vraiment en profiter », ajoute Bjarne Timonen. En vieillissant, vous apprenez également à mieux vous connaître, à vous accepter tel que vous êtes, et croyez-nous, l’acceptation de soi, c’est le meilleur antidote contre l’envie. Donc, un conseil : soyez patient avec vous-même, votre heure viendra, et en attendant, apprenez à apprécier le parcours, pas juste la ligne d’arrivée !